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Charlie

  • aetiennephotos
  • 2 juin
  • 4 min de lecture

Je ne pouvais rester silencieuse au sujet de  la mort tragique de Bern Kebbel, tué par une lionne dans la vallée de la Hoanib, dans la région de Kunene, en Namibie. Cet événement dramatique, largement relayé par les médias, met en lumière des interrogations sur l'objectivité et la rigueur des journalistes qui rapportent de tels faits.

 

« Un touriste tué dans un camp de luxe alors qu’il était sorti de sa tente pour aller aux toilettes » Cette phrase, choc et intrigante, soulève pourtant de nombreuses interrogations. Comment peut-on réellement croire qu’un touriste, dans un camp de luxe, serait contraint de sortir de sa tente pour satisfaire un besoin naturel ? Le bon sens aurait dû inciter ceux qui se sont précipités pour relayer cette information à faire preuve de discernement et à vérifier leurs sources. Une simple recherche sur les sites anglophones révèle la vérité : Bern Kebbel n’était pas dans un camp de luxe au sens traditionnel du terme, mais campait à bord d’un 4x4 équipé d’une tente sur le toit, un style de camping courant en Namibie. Cette nuance, bien que cruciale, a été négligée par de nombreux médias, laissant place à une narration sensationnaliste qui altère la réalité des faits.

 

Ainsi, alors que la tristesse de cette perte se mêle à l’indignation face à la désinformation, il est impératif de rappeler l’importance d’un journalisme éthique et rigoureux. Les mots ont un poids, et chaque révélation mérite d’être fondée sur des faits vérifiés. La mémoire de Bern Kebbel mérite mieux qu’une simple anecdote dans une chronique de faits divers.

 

Mais ce qui s'est révélé presque encore plus choquant que l'incident tragique lui-même, ce sont les réactions des internautes sur les médias dits sociaux, en particulier au sein du public francophone. Un déversement de haine, de commentaires virulents et de jugements cruels a envahi les fils d'actualité, me laissant abasourdie.

 

Les mots, souvent tranchants comme des lames, se sont abattus sur la mémoire de Bern Kebbel avec une violence inouïe. Plutôt que de faire preuve d'empathie face à la perte d'une vie, beaucoup ont choisi de s'en prendre à l'homme, à ses choix, à son goût pour l'aventure. Dans cette société hyperconnectée, où l’anonymat semble donner le droit de frapper sans vergogne, les réflexions mesquines ont pris le pas sur la compassion.

Il est désolant de constater que derrière l'écran, certains semblent oublier l'humanité de l'individu, préférant s'acharner sur des suppositions et des jugements hâtifs. Les réseaux sociaux, qui devraient être un espace d'échange constructif, se sont transformés en arène où la cruauté règne en maître.

 

Reprenons donc les faits concernant Bern Kebbel. Cet homme d'affaires namibien était véritablement passionné par la nature et la faune sauvage. Son engagement envers la conservation de l'environnement se manifestait par son soutien financier à des programmes de protection des lions du désert, une espèce emblématique et menacée de la région. Habitué à la région et à ses risques, il a commis une erreur fatale, et oublié, malheureusement, les précautions à prendre dans un tel environnement.

 

La vallée de la Hoanib est une région fascinante et riche en biodiversité, connue pour ses paysages spectaculaires et sa faune unique, notamment les éléphants du désert. On y trouve effectivement deux lodges, gérés par Natural Selection et Wilderness Safaris. Ces lodges, en join venture avec les concervancies, sont indispensables au développement des communautés, en leur offrant des emplois, des perspectives d’avenir, tout en intégrant des initiatives de conservation et de soutien aux communautés locales. Le Docteur Laura Brown, qui a consacré sa vie aux éléphants du désert souligne en particulier l’importance des points d’eau creusées par ces deux lodges et le rôle indispensable joué par leurs guides, qui, en rapportant soigneusement et quotidiennement les mouvements des éléphants permettent d’éviter d’avoir à les équiper de colliers radios, dont la pose est toujours dangereuse pour ces pachydermes. Ces établissements sont situés dans des concessions privées, où l’accès est régulé et respectueux de l'environnement.

 

Les autres parties du conservatoire, accessibles librement, là où Bern Kebbel a vraisemblablement trouvé la mort, attirent de nombreux amateurs de nature et d'aventure, notamment des campeurs qui explorent le lit asséché de la rivière Hoanib. Le fait que ce conservatoire jouxte le parc de la côte des Squelettes, où l'accès est interdit aux véhicules privés, souligne l'importance de la protection des habitats naturels. Cette restriction permet de préserver l'écosystème fragile de la région, tout en offrant aux visiteurs une expérience authentique de la beauté sauvage de la Namibie.

 

Il y a très peu de lions du désert résident dans cette région. Un mâle, Obi et trois femelles, nées en 2015. Tous portent des colliers et ceux qui les suivent connaissent, en temps réel, leur position. Deux d’entre-elles, Alpha et Bravo restent la plupart du temps dans le parc avec leurs petits. Charlie, sur la photo, réside le plus souvent dans la vallée où elle a appris à chasser les girafes, dans  un contexte où les proies plus petites deviennent de plus en plus rares en raison de la sécheresse. Je me souviens avec tristesse des moments merveilleux passées à l’observer en Janvier dernier. Il semble que les pluies abondantes de ces derniers mois aient conduit les herbivores à se disperser dans des zones où l’herbe repousse. Charly avait-elle des difficultés à se nourrir ?

 

Une enquête est en cours. Laissons les autorités faire leur travail, respectons la douleur de la famille de Bern Kebbel et espérons que, dans l’avenir, la cohabitation entre les humains et les lions reste possible pour sauvegarder cet écotype unique, les lions du désert.



 
 
 

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